Expert en diagnostic de pannes de chaudières
Édité et parrainé par Ooreka.fr
Si vous avez purgé au moins une fois vos radiateurs, ou si vous avez vidangé votre réseau de chauffage afin de peindre ou de tapisser derrière un radiateur, vous avez forcément récupéré une eau noire, particulièrement salissante et possédant une odeur métallique et souffrée caractéristique. Mais de quoi est composée cette eau ? Y a-t-il un danger de laisser une eau aussi chargée circuler dans le réseau de chauffage ?
Une fois que nous aurons répondu à ces deux questions vous aurez enfin cerné complètement le phénomène d’embouage des réseaux de chauffage.
Composition de la boue des réseaux de chauffage
Le terme de boue est une métaphore qui se base sur l’apparence de cette eau chargée de particules de couleur brune ou noire, et qui donne à l’eau cette texture poisseuse et noirâtre qui ressemble à de la boue. Celle-ci est composée principalement de fer sous forme d’oxydes ferreux et ferriques.
Mais alors d’où vient le fer qui s’est transformé en oxydes ?
Le fer provient tout simplement des radiateurs en acier, du vase d’expansion lorsqu’il est à membrane, de la chaudière elle-même quand son primaire ou corps de chauffe est en acier et de tous les accessoires et partie de l’installation composées d’acier. Les installations anciennes étaient composées de tubes d’acier ou de tubes galvanisés (le galvanisé c’est un revêtement de zinc sur un support en fer).
Mais comment à partir du fer, composant certaines parties du réseau de chauffage, obtenons-nous des oxydes ferreux et ferriques ?
Tout simplement parce que dans le réseau de chauffage circule de l’eau et que cette eau appelée caloporteur est saturée d’oxygène à 9,2 mg / l à pression atmosphérique avec 21 % d’oxygène et lorsque l’eau est à 20 °C, dès que cette oxygène entre en contact avec les parois des radiateurs ou de tous les autres composants de l’installation en acier il y a formation des ces oxydes, de manière générale si le milieux liquide est très oxygéné on aura la formation d’oxydes ferriques (Fer III) de couleur rouille insolubles, si au contraire le milieu est plutôt asphyxique on aura la formation d’oxydes ferreux (Fer II) de couleur sombre insolubles.
Pour conclure sur cette partie les radiateurs et accessoires à base de fer plongés dans l’eau saturée en oxygène forment des oxydes de fer insolubles qui vont s’accumuler dans le temps dans la totalité du réseau de chauffage.
Les impacts de la boue sur le réseau de chauffage
Dès la première minute de mise en eau du réseau, le phénomène de corrosion s’amorce et forme les oxydes de fer ou boue, en quelques années la quantité d’oxyde de fer est tel que des désordres commencent à apparaître, des choix de conception du réseau de chauffage peuvent être des causes aggravantes, il ne faudra plus quelques années mais quelques mois pour observer ces désordres.
Parmi les causes aggravantes nous avons la présence de canalisations en PER (polyéthylène réticulé) souvent ceux-ci sont passé dans la chape, le fait qu’il n’y a pas eu lors de la mise en eau l’ajout d’un inhibiteur de corrosion, le fait que le diamètre des canalisations du réseau soit trop faible, l’utilisation d’un nombre de coudes trop importants augmentant les pertes de charges, les coudes de réglages des radiateurs pas correctement ouverts sont autant de singularités qui vont aggraver fortement un phénomène à l’origine tout à fait naturel.
- Au point de départ, la boue est composée d’une poudre très fine qui va se propagée dans la totalité du réseau de chauffage et de la chaudière, cette poudre va cuire en particulier dans le corps de chauffe de la chaudière et former des paillettes ou des amas de boue plus denses ceux-ci vont décantés dans les parties du réseau où le débit est faible ou tout simplement s’accumuler là où le passage est réduit.
- Ceci aboutit à des échangeurs ou à des radiateurs bouchés, à des surchauffes localisées, à des bruits de toutes sortes, à des pièces qui se brisent ou qui se percent, à un sentiment d’inconfort thermique par manque de chaleur et à une consommation et une pollution excessive.
Pour conclure, la boue est l’apparition d’une forme de corrosion naturelle dans le réseau de chauffage elle peut être empêchée par l’ajout à l’origine d’un complément chimique que l’on appel inhibiteur que l’on va introduire dans le réseau, de plus il est nécessaire de respecter certaines règles de conception et de mise en place de l’installation, enfin il est primordial de veiller à maintenir une très bonne isolation thermique ce qui conduira à chauffer moins donc à former moins de boues et donc avoir moins de pannes hydrauliques sur sa chaudière.
Il faut savoir que dans la presque totalité des cas la cause des pannes hydrauliques observées sur les chaudières sont lié à la présence de ces boues.