La chaudière bois-charbon est un générateur de chauffage central, brûlant indifféremment et alternativement des bûches de bois ou du charbon, dans un foyer unique. C’est la plus ancienne et la plus simple des chaudières mixtes.
Chaudière bois-charbon : une offre limitée
Avec près de 10 Mtep (Millions de tonnes équivalent pétrole), le bois est, en France, la première source d’énergie renouvelable et la troisième, toutes énergies confondues.
Les bûches constituent l’énergie la plus économique pour le chauffage. Les dernières avancées techniques en matière de combustion et l’utilisation de bois propre et sec rendent caduque la mauvaise réputation écologique qui s’attachait, fort à propos, à ce combustible noble, abondant et renouvelable durablement. Cela ne peut pas faire oublier le grand nombre de générateurs anciens encore en service.
Beaucoup plus polluant encore, tout aussi contraignant et plus onéreux, le charbon offre l’unique avantage d’un meilleur rendement (jusqu’à +10 %). Cela n’est pas suffisant pour négliger la grande quantité de produits et de sous-produits dangereux pour la santé et le climat impliqués dans son extraction et sa combustion : soufre, acide carbonique, HAP, goudrons, dioxines, oxyde d’azote, métaux lourds… la liste est encore longue ! L’OMS estime à plus d'un million le nombre de décès annuels directement liés à la combustion du charbon.
Les deux régimes de combustion de la chaudière bois-charbon sont irréguliers et souvent polluants. Par conséquent, la présence active d’un opérateur est indispensable pour activer les inversions de combustibles (dans un sens comme dans l’autre) et l'utilisation d'un ballon tampon est requise pour la continuité du service de chauffage et la régularité de production d'eau chaude sanitaire.
Ce sont certainement les motivations principales du peu d’engouement du public pour cette formule de chauffage et de la relative rareté de l'offre, réservée à des usagers très ciblés.
Les 4 critères importants pour un fonctionnement optimal de l’installation
Les chaudières bois-charbon utilisent du bois en bûches, du charbon minier ou du charbon de bois. Leur rendement, leur efficacité thermique et leur empreinte écologique peuvent être extrêmement différents, selon les techniques de combustion mises en œuvre, la qualité du combustible ou la façon de les utiliser.
Les techniques de combustion
Les chaudières traditionnelles
Les chaudières traditionnelles à tirage naturel sont les plus anciennes et celles qui offrent le pire rendement. Les bûches empilées brûlent toutes en même temps, alimentées en air comburant sous le foyer à étanchéité aléatoire.
Rendement moyen : entre 40 et 55 %, pollution maximale, important volume des cendres.
Les chaudières à combustion horizontale
Les chaudières à combustion horizontale sont dotées d’un dispositif latéral d’injection d'air frais et d’évacuation des fumées. Ce circuit horizontal réduit les imbrûlés en favorisant l’évaporation d’une partie de l’eau résiduelle du bois, avant la combustion. Le tirage de ces appareils peut être forcé par ventilation.
Rendement moyen : entre 60 et 70 %, émissions polluantes réduites, mais toujours significatives.
Les chaudières à combustion inversée
Les chaudières à combustion inversée reçoivent l’air en partie haute du foyer. Parfois réchauffé et forcé par ventilation descendante, ce flux sèche plus efficacement les bûches au passage, favorisant ainsi la décomposition chimique du bois. Les gaz résiduels les moins inflammables brûlent à leur tour, en traversant le lit de braise.
Le foyer primaire peut être doublé d’une chambre de combustion inférieure destinée à brûler ces gaz de pyrolyse, sous l’effet d’une entrée d’air secondaire.
Rendement moyen : entre 75 et 85 % pour un simple foyer et jusqu’à 90 % pour les générateurs à brûleur inférieur. Pollution minimale, résidus solides réduits aux seuls éléments minéraux.
La qualité du combustible
Toutes choses égales par ailleurs, un bois propre et sec (humidité < 20 %), génère jusqu’à deux fois plus de chaleur tout en réduisant de moitié les émissions polluantes. Les performances annoncées par les fabricants ne seront donc atteintes qu’avec des bois de qualité.
À poids égal, les bois denses offrent le meilleur rapport autonomie/rendement calorifique. La houille, le lignite et le charbon de bois sont les charbons les plus couramment préconisés. Suivre scrupuleusement les recommandations du fabricant en la matière.
Note : suivant les appareils, bois et charbons peuvent être brûlés seuls, mélangés et/ou accepter d’autres types de combustibles (briquettes de bois, de charbon ou de sciure, déchets végétaux…).
Le régime de chauffe et l’entretien
Au-delà du système de combustion et de la qualité du combustible, la conduite et l’entretien régulier jouent un rôle important dans les performances générales de la chaudière bois-charbon. Il est toujours préférable de maintenir le régime au plus près de la puissance nominale.
Note : moins la chaudière est performante et plus elle est âgée, plus ses performances sont impactées par la façon dont elle est conduite.
La régulation
Toutes les chaudières modernes doivent comporter un dispositif de régulation performant.
Électronique ou électromécanique, c’est la régulation qui optimise le tirage (qualité de combustion), qui module les puissances du foyer (efficacité calorifique) et qui gère la température des circuits hydrauliques (confort, sécurité). La régulation joue aussi un rôle décisif dans la durabilité du produit.
Prix des chaudières bois-charbon
Une chaudière domestique bois-charbon coûte entre 3 000 et 8 000 € TTC (hors installation), selon la puissance, le type de combustion, le degré d’évolution technique et le matériau.
Ces installations peuvent prétendre à différentes aides et incitations financières de l’état, des collectivités locales et des agences nationales.
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