La chaudière biomasse produit de l'énergie grâce à la combustion de déchets et de matières renouvelables. C'est une bonne alternative aux systèmes de chauffage classiques fonctionnant à l’électricité, au fioul ou au gaz, la chaudière biomasse n'utilisant pas de combustibles fossiles pour produire de la chaleur et de l'eau chaude. L'investissement pour ce type de chaudière écologique est relativement conséquent, mais peut se révéler un choix gagnant.
La biomasse, de quoi parle-t-on ?
La définition officielle de la biomasse est donnée dans l'article 29 de la loi n° 2005 du programme fixant les orientations de la politique énergétique (dite loi « POPE ») modifié en 2009 et abrogé en 2011 : « La biomasse est la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l'agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers ».
Matières renouvelables, recyclables, déchets valorisables : le terme biomasse recouvre un ensemble de matières organiques pouvant être transformées en énergie, par exemple les effluents d'élevage comme le lisier, le fumier ou la fiente, les déchets verts des parcs et jardins comme les feuilles, les haies, la tonte de gazon, les déchets organiques comme les boues des stations d'épuration, etc. Les matières utilisables pour la biomasse sont nombreuses et variées.
La biomasse est présente sous 3 formes :
- solide comme le bois, la paille, etc. ;
- liquide comme les huiles végétales, le bio-alcool ;
- gazeux à travers le procédé de la méthanisation ou par incinération sous forme de vapeur.
Fonctionnement d'une chaudière biomasse
La chaudière biomasse fonctionne comme un appareil de chauffage classique. La différence est que le combustible brûlé pour produire le chauffage et l'eau chaude sanitaire est d'origine renouvelable. Le bois-énergie reste privilégié en termes d'installation. Le biogaz, moins connu, est fabriqué à partir de méthaniseurs ou d'incinérateurs de déchets. Vous pouvez même consommer une partie d'énergie biomasse sans en avoir connaissance : 10 % de la production d'électricité française provient des usines d'incinérations (130 installations existantes).
Bon à savoir : vous pouvez faire le choix d'opter pour une énergie plus verte en sélectionnant un fournisseur d'énergie qui la privilégie : il existe des comparateurs de fournisseurs d'énergie en ligne.
La chaudière à bois-énergie
Le bois est disponible en grande quantité, c'est la 1ère source d'énergie renouvelable en France avec près de 8 millions de foyers équipés d'un chauffage au bois. Pour que cette énergie garde son caractère écologique, le bois doit être géré durablement. Le combustible utilisé est la bûche, la plaquette forestière ou le granulé. L'investissement pour ce type de chaudière est relativement élevé : comptez de 8 000 à 25 000 € selon le type. Mais le coût du kWh est de 2 à 3 fois moins élevé que pour le fioul ou le propane.
La chaudière à bois-bûches
La chaudière à bois-bûches présente l'avantage d'être très économique, le coût du kWh étant d'environ 4,5 à 5 centimes d'euro. Le rendement est bon, de l'ordre de 80 à 90 %. La bûche doit être stockée au sec. Il faut prévoir un temps de séchage suffisant de 2 à 3 ans pour obtenir la bonne hygrométrie ou acheter les bûches déjà séchées. Un bois trop humide va libérer de la vapeur d'eau lors de sa combustion et créer du bistre dans le conduit d'évacuation de fumée, ce qui aura pour conséquence de le rendre inflammable.
Il faut compter de 10 000 à 20 000 € pour une chaudière à bûches avec la pose.
La chaudière à plaquettes forestières
La chaudière à plaquettes forestières, appelée aussi à bois déchiqueté, utilise un combustible provenant des résidus des scieries et des industries transformant le bois. Elle est constituée d'un mélange d'essences de feuillus et de résineux. Le prix du combustible est le plus faible de sa catégorie avec environ 4 centimes d'euro le kWh. Le rendement de cet équipement de chauffage est élevé, supérieur à 90 %.
Les plaquettes forestières nécessitent d'être stockées dans un silo et sont livrées par camion souffleur. Une vis sans fin achemine le combustible jusqu'au brûleur. Cette chaudière demande une place importante pour son fonctionnement et pour le stockage des plaquettes. C'est pourquoi elle est plutôt destinée à des habitations de grande taille, à l'habitat collectif ou pour des bâtiments tertiaires.
La chaudière à granulés
La chaudière à granulés (ou pellets) offre un haut rendement supérieur à 90 %. Le prix du combustible, de 7 à 8 centimes € le kWh, est plus élevé que le bois-bûches ou les plaquettes forestières mais reste deux fois moins cher que le fioul.
Les granulés doivent être stockés à l'abri de l'humidité. Vous êtes livré à la tonne par camion souffleur directement. La chaudière à granulés à chargement automatique requiert beaucoup de place pour son fonctionnement et pour son stockage. Si vous disposez d'une chaudière à chargement manuel, vous devez remplir le réservoir de stockage avec des sacs de 15 kg. Cette version de chaudière présente l'avantage d'être plus compacte.
Une chaudière à granulés automatique coûte de 15 000 à 25 000 € avec la pose et de 8 000 à 18 000 € pour la chaudière à chargement manuel.
Et pour votre chaudière à bois, pensez à l'hydroaccumulation
Une chaudière à hydroaccumulation prévoit un ballon de stockage où sont stockées les calories. Cette réserve de chaleur permet de créer une autonomie pour votre chauffage. Une chaudière à bois a besoin de tourner à plein régime pour être efficace. La descente brutale de température des fumées peut créer de la condensation, qui aura pour conséquence de générer du bistre à l'intérieur du conduit et donc d'augmenter le risque d'incendie.
Une maison de 100 à 200 m² bien isolée a besoin d'un ballon à hydroaccumulation de 1 000 à 3 000 l. Demandez à votre chauffagiste de vous estimer le dimensionnement de ce « ballon tampon ». Cette solution a certes un coût de 2 500 à 5 000 €, mais vous gagnerez nettement en confort d'utilisation, en performance et en longévité.
La chaudière au biogaz, l'énergie de la méthanisation ou de l'incinération
Chaudière à condensation, bivalente ou à cogénération, cet équipement de chauffage au biogaz est identique à ceux qui utilisent des énergies fossiles comme le gaz naturel, le propane ou le fioul. Seules la source et la méthode de production diffèrent.
La chaudière biogaz à méthanisation
La méthanisation a pour principe d'utiliser les déchets issus de l'agriculture, de l'industrie ou les boues d'épuration pour produire de l'énergie. Ces matières organiques sont envoyées dans un méthaniseur qui est une sorte de gros composteur en brique ou en béton totalement privé d'oxygène (réaction anaérobie).
À partir de la fermentation de ces composants, on obtient le « digestat », qui correspond aux boues accumulées dans le fond de la cuve, réutilisées comme engrais naturel ou comme compost. Il s'agit d'une réaction chimique liée à la décomposition.
Le gaz remonte à la surface et est récupéré par des conduites. Le biogaz obtenu pourra être utilisé comme combustible pour un appareil de chauffage, pour produire de l'électricité ou être renvoyé après épuration dans le réseau de gaz naturel. Le biogaz sert également de carburant.
La chaudière biogaz à incinération
Dans des conceptions plus généreuses, en taille et en combustible, la chaudière biomasse est alimentée par des déchets urbains et peut chauffer une ville entière. De plus en plus fréquemment, la chaudière biomasse est retenue pour alimenter l’habitat collectif et donc équiper de grandes installations : des écoles, voire des quartiers. L’eau chaude est alors acheminée via un réseau enterré. Des canalisations assurent le transport de l’eau chaude depuis la centrale de production jusqu'à des stations de livraison, d’autres en assurent le retour.
Pourquoi choisir une chaudière biomasse ?
Opter pour la chaudière biomasse présente divers avantages liés notamment à des enjeux écologiques et économiques.
L'enjeu écologique
- Favoriser la biomasse, c'est participer à la réduction des gaz à effet de serre qui menacent notre Terre tout en préservant l'eau, le sol et la biodiversité.
- La biomasse se substitue à l'usage d'énergies fossiles polluantes comme le fioul, le gaz naturel ou le propane.
- La méthanisation permet de créer un engrais naturel qui remplace l'engrais chimique et de valoriser les déchets en leur donnant un nouvel usage.
L'enjeu économique
- Cette ressource finit généralement à la poubelle alors qu'elle est disponible en abondance : c'est une matière première au coût de revient très faible qui subit très peu de transformations.
- Et concernant le coût lié à son installation, il est important de noter que la chaudière biomasse est éligible aux aides financières.
L'enjeu technologique
Elle bénéficie des dernières évolutions techniques et présente un rendement élevé.
Les aides financières pour votre chaudière biomasse
Une chaudière biomasse coûte de 4 500 à 25 000 € avec la pose. Il s'agit donc d'un montant conséquent. Cependant, grâce aux aides financières et au faible coût de revient du combustible biomasse, votre investissement pourrait se révéler rapidement rentable.
Pour votre chaudière biomasse, les aides mobilisables sont :
- les aides de l'ANAH : vous pouvez bénéficier de 35 à 50 % d'aides, dont MaPrimeRénov' Sérénité (qui remplace l'aide « Habiter Mieux sérénité » depuis le 1er janvier 2022), sous conditions de ressources et d'obtention d'un gain énergétique minimum ;
- MaPrimeRénov' : cette aide (qui remplace le crédit d'impôt pour la transition énergétique – CITE – depuis le 1er janvier 2021) permet de bénéficier d'une prime forfaitaire de 4 000 € à 10 000 € pour une chaudière bois à alimentation automatique (granulés ou plaquettes) ou de 3 000 € à 8 000 € pour une chaudière bois à alimentation manuelle, selon les ressources des ménages ;
- les certificats d'économie d'énergie : les fournisseurs et les distributeurs d'énergie peuvent vous verser une prime pour le remplacement de votre chaudière ;
À noter : une nouvelle aide « coup de boost fioul » est proposée aux ménages modestes qui font le choix de remplacer leur chaudière au fioul par un système de chauffage plus écologique (arrêté du 22 octobre 2022). Elle peut être cumulée avec MaPrimeRénov’. Son montant dépend du nouveau système installé ainsi que des ressources du foyer. Le devis doit avoir été signé entre le 29 octobre 2022 et le 30 juin 2023. Les travaux doivent être réalisés au plus tard le 31 décembre 2023.
- le chèque énergie pour les ménages à faibles revenus : les personnes concernées le reçoivent directement sans besoin d'en faire la demande, son montant variant de 48 à 277 €. Ce chèque peut servir pour payer votre facture d'énergie ou pour acheter une chaudière biomasse ;
- un éco prêt à taux zéro ou à taux faible auprès de votre banque ;
- le prêt avance rénovation (ou prêt avance mutation), prêt hypothécaire et garanti par l'État, remboursable in fine lors de la vente du bien, proposé par certains établissements financiers aux ménages modestes depuis le 1er janvier 2022 (article L. 315-2 du Code de la consommation) ;
- des aides versées par certaines caisses de retraite pour réaliser des travaux d'amélioration énergétique ;
- des aides locales grâce à votre mairie ou votre communauté de communes.
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Choisir sa chaudière
Sommaire
- Le fonctionnement d'une chaudière
- Les critères de choix
- Les types de chaudière : quelle énergie choisir ?
- Quelle technologie choisir ?
- Divers